31 juillet 2020

Un duo homme-machine au Théâtre du Cyclope

Je suis une fan inconditionnelle de science-fiction et j’aime particulièrement l’esthétique Steampunk avec ses machines à vapeur et ses rouages. C’est ce point qui m’a intriguée et attirée vers Ici et maintenant, ainsi que l’état d’esprit un peu loufoque qui s’en dégageait. Cette pièce met en effet en scène un personnage clownesque ainsi qu’une machine, et j’ai trouvé que le tout trouvait relativement bien sa place au Théâtre du Cyclope.

Ici et maintenant peut être qualifiée de seul en scène dans la mesure où un unique comédien nous interprète l’intégralité de la pièce, mais il m’est aussi difficile de la qualifier ainsi étant donné que la machine est un personnage à part entière. Elle fête son anniversaire, croit en une religion (à Jésus) et réussit même à tenir une conversation avec l’artiste. La machine est donc ici totalement humanisée alors qu’elle n’est bien sûr pas vivante et la relation entre les deux personnages (si je puis m’exprimer ainsi) m’a fait penser au film Her de Spike Jonze.

Hormis ces caractéristiques d’être vivant, la machine joue aussi de la musique et c’est même sa fonction première. Elle est un mélange entre un orgue et un accordéon dirais-je, et même si l’homme peut intervenir pour baisser le son, changer le niveau de basses ou l’éteindre – ce qu’il fait d’ailleurs à plusieurs reprises, interagissant avec elle régulièrement – elle est autonome et commence seule à jouer des morceaux, comme si elle le faisait de son propre chef.

J’adore les spectacles qui ont une partie musicale tant j’aime entendre les instruments jouer en live et les chanteurs reprendre des classiques ou nous faire découvrir leurs propres compositions. En plus de la machine – qui s’appelle d’ailleurs tout simplement Machine – notre comédien se révèle être aussi musicien puisqu’il joue de la trompette et nous livre un duo avec la machine qui m’a vraiment beaucoup plu, les deux instruments se mariant superbement bien.

Le comédien ne se contente pas de rester sur scène et de nous livrer une prestation en face de nous dans la mesure où il vient dans le public et interagit avec lui. Il discute avec nous, nous pose des questions et cette proximité, facilitée par l’exiguïté de la salle du Théâtre du Cyclope et le peu de spectateurs présents à la représentation, m’ont permis de plus m’attacher au personnage que s’il s’était contenté de maintenir une distance classique avec nous.

J’ai eu du mal à faire la distinction entre la part du personnage du clown présent sur scène qui était réelle, appartenant réellement au comédien, et celle totalement fictive et propre à l’interprétation tant tout me semblait très réel. Cependant, malgré les caractéristiques d’arriéré et de personnage un peu bête que le comédien souhaite se donner, il est sûr qu’il est loin de l’être totalement au vu des références mathématiques qu’il est capable de citer et avec lesquelles il blague. Il invite d’ailleurs la machine à faire des calculs qu’elle effectue sans problème, ou du moins nous le laisse-t-on penser, car le spectateur n’a aucun moyen de savoir réellement ce qu’elle dit.

Ici et maintenant, une pièce écrite et interprétée par Simon BERGER et mise en scène par Ingrid COETZER, Sabrina DARQUE, Vicky VERSARI ET Maelle PEROTTO au Théâtre du Cyclope, spectacle joué les 14 et 15 février à 21h. Pour plus d’informations concernant les tarifs ou la manière de vous y rendre, je vous renvoie directement vers le site internet du Théâtre du Cyclope. Si vous n’êtes pas sur Nantes, pas de panique, la pièce se joue peut-être prochainement à proximité de chez vous. Les images utilisées dans cet article ne sont présentes que pour illustrer mon propos et restent la propriété de leurs auteurs respectifs.

Les Chroniques D’Une Nantaise
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